Figurant parmi les nombreuses espèces de plantes endémiques que la flore malgache regorge, le Ravinala (Ravenala madagascariensis) est la plus emblématique de par l’aspect caractéristique de ses feuilles en forme d’éventail. Néanmoins cette plante cache encore d’autres aspects méconnus.

En effet, les perceptions locales et paysannes, appuyées par des études plus approfondies ont démontré qu’il y existe diverses formes de Ravinala qui ne sont pas encore statuées en nouvelles espèces ou en sous espèces ou en d’autres rangs taxonomiques. Les différences ainsi constatées se manifestent principalement sur le plan morphologique ainsi que sur l’aire de répartition des différentes formes. Deux en sont considérées comme étant de formes forestières, tandis que deux autres sont plutôt plus adaptées aux milieux ouverts.

Le nom de chaque « variété » change selon la région ou la localité mais nous allons adopter les noms vernaculaires de « Malama » et « Hirana » pour les formes forestières; et de « Bemavo » et « Horonorona » pour les formes des milieux ouverts.

Les deux dernières formes sont les plus connues par leur statut et leur envergure. Le « Horonorona » se distingue des trois autres formes par son mode de régénération par des rejets qui se forment autour d’un pied mère.

Son appellation d’Arbre du voyageur est dûe aux multiples usages que peut assurer la plante. Entre autres, ses pétioles regorgés d’eau aident les voyageurs à s’assouvir de leur soif. Sa large feuille peut servir de parapluie. Les différentes parties végétatives (feuilles, tronc) sont utilisées par les paysans pour la confection de leur cage.

Du point de vue écologique, son rôle dans la régénération forestière et la restauration mérite également d’être soulignée.